Article publié en 2004 et proposé dans sa forme originale
Introduction
Un évènement est passé inaperçu dans la presse ferroviaire belge en 2004 : la naissance, il y a 200 ans, du chemin de fer. Or, même s’il s’agit d’un évènement qui intéresse plus nos voisins britanniques, nous ne pouvons pas nier l’influence que cette découverte aura eue sur notre continent et particulièrement pour la Belgique qui sera parmi les premiers pays du continent européen à se doter d’un chemin de fer. Partons, si vous le voulez bien à la découverte de l’histoire de Richard Trevithick, le père de la machine à vapeur.
Ci-dessus Portrait de Richard Trevithick par John Linnen (1816) - Domaine Public
Biographie
Né à Illigon, dans les Cournouailles, le 13 août 1771, ce fils d’un ingénieur des mines étudiera les techniques nouvelles qu’il découvrit tout jeune. En effet, des dizaines de machines à vapeur stationnaires fonctionnaient déjà dans sa région natale. Déjà à 20 ans, il est ingénieur et créera vite des machines permettant de dégager les mines.
En 1801, il crée une machine étonnante, une diligence à vapeur! Surnommée “Puffing Devil”, elle est véritablement l’ancêtre des tramways à vapeur qui apparaîtront plus tard dans le siècle dans nos rues. Cette première machine disparut dans un incendie, son constructeur ayant oublié qu’elle avait besoin d’eau pour “étancher sa soif”.
Ci-dessus Exemple de locomotive construire par Richard Trevithick. Domaine public
Cela ne découragea pas Trevithick puisqu’il construisit une deuxième machine à vapeur avec laquelle il se rendit à Londres. Cela se passait en 1803. Il est rapporté que ce véhicule pouvait transporter jusqu’à 10 personnes et que sa vitesse atteignait 16 km/h. Du fait qu’elle ne pouvait tracté d’autres véhicules, sa rentabilité n’était pas prouvée par rapport à la diligence classique tirée par des chevaux.
Peu de temps après cet exploit, Richard Trevithick rencontra Samuel Homfray, propriétaire de l’aciérie Pen-y-darren au Pays de Galles. Ce dernier avait fait le pari sur la construction d’une machine capable de tirer des wagons sur des rails d’acier ce qui fut réalisé par Trevithick.
1804 voit la naissance de la toute première locomotive à vapeur sur rails d’acier. Cette machine, sans nom, peut tirer jusqu’à dix wagons chargés d’acier à la vitesse de 8 km/h. Le 13 février de cette année-là, la locomotive tire son premier train sur une section de voie construite à cet effet. Une semaine plus tard, la première ligne de chemin de fer moderne est parcourue de bout en bout. Elle relie les “Ironworks” de Pen-y-darren (situés à Merthyr Tydfil) à Cardiff. Cette première expérience ne fut pas entièrement couronnée de succès car les rails ne supportèrent pas longtemps le poids de la locomotive et cassèrent rapidement.
Quatre ans plus tard, Richard Trevithick construit une nouvelle locomotive. Nous sommes à Londres en 1808 lorsqu’il construit un circuit de 60 m de diamètre et où sa locomotive de 8 tonnes tire une diligence adaptée pour circuler sur les rails. Surnommée par les londoniens “Catch-me-who-can” (Attrapes moi si tu peux), cette attraction est accessible au public pour 1 shilling. Pour ce shilling, le visiteur peut, soit simplement regarder ou se faire transporter dans la remorque. Très vite, il fallu construire une palissade tout autour du circuit car personne ne voulait payer pour voir le spectacle et pour cause, on pouvait voir sans payer! L’expérience dura deux mois, moment où un rail cassa et mit un terme à celle-ci.
Ci-dessus Catch me who can - Domaine public
En 1816, il quitte le Royaume-Uni pour le Pérou où il va travailler comme ingénieur des mines et construire des locomotives à vapeur. Il connut quelques succès là-bas mais la guerre civile qui ravagea le pays en 1826 l’obligea à quitter le Pérou. Il revint en Grande-Bretagne sans un sou.
Le fait de ne pas avoir avoir eu la fibre commerciale, priva Richard Trevithick du succès qu’il aurait du avoir avec cette invention. Il mourut le 22 avril 1833 à Dartford complètement ruiné. Il évita la “fosse commune” grâce à la bonté de ses collaborateurs qui se cotisèrent pour lui offrir une tombe digne de ce nom. Il restera longtemps ignoré malgré son invention qui changea la face du monde.
En 1981, le musée national des chemins de fer à York fit construire une réplique de sa première locomotive. Elle fut restaurée et remise en état de marche à l’occasion du bicentenaire du rail en Grande-Bretagne en 2004. Un petit détail diffère cependant entre l’original et la réplique: les roues ont été adaptées pour circuler sur les voies ferrées actuelles alors qu’à l’origine, elles étaient conçues pour circuler dans des voies à gorge.
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